10 novembre 2005

LES BANLIEUES EN CRISE

Les violences dans les banlieues s'estompent peu à peu mais dans mon école, enclavée dans une zône touchée par la violence, les enfants sont très pertubés. Les enseignants de mon école ont pris le temps de les écouter et de leur expliquer le plus clairement possible les choses, mais les enfants n'arrivent pas à comprendre.

Ils ne comprennent pas parce que se sont les jeunes de leur cité, qu'ils connaissent, qu'ils voient brûler des véhicules, lancer des cailloux aux forces de l'ordre. Ils sont certes très jeunes (5, 6 ans...) mais ont un esprit de répartie très vif.

Ces événements les ont rendus plus sensibles. Ils pleurent pour un rien et en parlent tout le temps.

IBRAHIM, 5 ans :
- De ma fênetre, ze vu les voitures brûler. Les zeunes de la cité lançaient des cailloux.

ALEX, 5 ans :
- Mon grand-père il a dormi dans sa voiture pour ne pas qu'on la brûle.

ALIOU, 6 ans :
- J'ai vu les pompiers ; ils ont éteint le feu.

MAMADOU, 6 ans :

- Moi j'ai peur ; je ne veux plus aller au centre aéré. Je veux rester avec maman.

Le fait que la nuit tombe tôt n'arrange pas les choses. Connaître ces jeunes qui saccagent et brûlent accroit leur incompréhension. Pourquoi brûlent-ils les écoles maternelles ? Ont-ils de si mauvais souvenirs de l'école ? Cela nous démontre à qui nous avons affaire.

Brûler une école maternelle, outil de l'apprentissage, c'est ne pas savoir choisir son combat. C'est plutôt savoir attirer les réactions négatives. Il existe des moyens pacifiques pour faire épouser sa cause.

- Faire des marches ou des débats
- Intégrer des associations, les possibilités ne manquent pas.

J'ai apprécié que les enseignants de mon école n'aient pas attendus d'avoir des consignes de leur hiérachie pour en parler avec les enfants. J'espère retrouver mon école bien en place après ce pont du 11 novembre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Bruler une école maternelle c'est aussi rejeter en bloc un système qui ne leur donne pas les moyens de s'épanouir. Sans donner raison à ses jeunes qui brulent leurs écoles, il me semble important de s'interroger sur le système éducatif français. Est il encore capable de transmettre le savoir et donne t il l'envie d'apprendre.
L'echec scolaire est le premier vecteur de désocialisation..les événements des banlieux ne sont que le haut de l'iceberg.

freddy